La question des grands patrimoines en péril en ruralité était à l’honneur le jeudi 4 avril dernier lors de nos Rencontres annuelles.

Plus de 120 personnes nous ont rejoint pour questionner les enjeux de la renaissance de ces grands patrimoines.

Comme l’a si bien résumé Blandine Drain, Vice-Présidente du Conseil Départemental du Pas-de-Calais en charge des col­lèges, des politiques éducatives et de l’enseignement supérieur, « ils sont au carrefour de plusieurs enjeux, bien sûr leur sauvegarde, mais aussi enjeux économiques, environnementaux et sociétaux ». Daniel Fasquelle, Maire du Touquet-Paris-Plage, Président du Comité Régional du Tourisme des Hauts-de-France, Conseiller régional délégué au tourisme (Région Hauts-de-France), a évoqué une autre dimension de ces lieux, “des endroits pour se poser, pour prendre de la hauteur de vue… et penser l’avenir dans un monde en mouvement”. Ils sont, comme l’a souligné Thérèse Lebrun, présidente de La Chartreuse de Neuville, « des joyaux d’exception », malgré les contraintes et les charges qu’ils représentent et qui les mettent en péril.

Le magnifique projet de la Fondation Santa Maria la Real (Espagne) est venu illustrer combien un lieu patrimonial peut répondre par une diversité d’usages à ces multiples enjeux de développement et de réduction de la fracture territoriale.

Bruno Bethouart, docteur en histoire, auparavant maire de Montreuil sur mer, soutien de longue date du projet de La Chartreuse de Neuville, et Florent Godelaine, directeur adjoint des abbayes du Sud Vendée, ont chacun témoigné du rôle économique des abbayes du Moyen-Age. Christophe des Roseaux et Alexandre Giuglaris, respectivement directeurs de la Banque des Territoires et de la Fondation du Patrimoine, Hilaire Multon, Directeur Régional des Affaires Culturelles Hauts-de-France, Hubert Tassy, directeur de la Saline Royale d’Arc-et-Senans et Président de l’ACCR, Gérald de Hemptinne, coordinateur patrimoine à la Fondation Roi Baudouin, ont échangé lors d’une table ronde sur la nécessité et la difficulté de trouver des modèles émergents d’investissement à impact.

Hilaire Multon a insisté sur l’enjeu crucial de l’ingénierie et de l’accompagnement de ces projets singuliers et innovants.

Ils ont également évoqué l’obligation de créativité des porteurs de projet, ces vrais « aventuriers du patrimoine » (tels que le Château des Langues, et l’abbaye Saint-Martin du Bourg) à même de faire revivre ces lieux comme héritages inspirants et moteurs sur leurs territoires.

Tout au long de la journée, Olivier Sampson, facilitateur graphique, a su capter la richesse des propos et les illustrer avec talent.

Cette journée s’est conclue par un voyage littéraire avec la lecture de « Guerre aux démolisseurs » de Victor Hugo, proposée par le metteur en scène et auteur Jacques Neefs.

« Il y a deux choses dans un édifice, son usage et sa beauté : son usage appartient aux propriétaires, sa beauté à tout le monde, à vous, à moi, à nous tous… » V.Hugo