Depuis le lancement de la reprise des travaux, c’est l’entreprise Chevalier Nord (Saint-Martin-au-Laert), spécialisée en restauration de Monuments Historiques en pierre de taille, qui est à pied d’œuvre pour la rénovation des façades : une première étape du vaste chantier de restauration et de sauvegarde du bâtiment qui a repris récemment sur les parties les plus en péril (ailes nord et nord-est de la cour d’honneur, porche de l’église, grand cloître et clocher de l’horloge).

En ce mois de novembre, l’aile nord de la cour d’honneur est au centre des attentions pour l’équipe dédiée à la maçonnerie. Sur cette partie du bâtiment, l’état de dégradation avancée des pierres est nettement observable sur l’avant et l’arrière de l’aile.

Une étape préalable au démarrage des travaux consiste en un état sanitaire des façades avec l’architecte qui aboutit à un premier relevé : la prise de cotes des pierres qui seront à remplacer. Cette phase permettra également de définir le rendu final auquel on souhaite parvenir par rapport à l’état actuel.

Un travail affiné grâce au calepinage, un « croquis » détaillé de repérage des pierres existantes sur la façade, les plus dégradées, qui doivent être enlevées et remplacées. Une étape minutieuse et indispensable à l’organisation du travail de repose qui s’ensuivra.

Grâce au calepin de pose, chaque bloc de pierre à remplacer est ainsi marqué en façade et numéroté. Une fois ces informations collectées, un autre document technique est produit :  la fiche de débit.

Elle est utilisée au sein des ateliers de l’entreprise Chevalier Nord afin de permettre la mise en fabrication des blocs de pierre et leur taille à la main s’ils sont moulurés.

Les pierres utilisées en remplacement sont semblables aux originales et proviennent des carrières de Migné-Auxances (Poitou Charente) pour cette partie du bâtiment. Les blocs de pierres (pierre des Lourdines) sont acheminés à l’état brut.

Une fois la livraison effectuée sur le chantier, commence alors le travail de maçonnerie (suivant la numérotation préalablement effectuée) : la repose des pierres en façade sur un lit de mortier, préparé à base de chaux et de sable.

Attestant d’un savoir-faire, il est un détail technique que l’on peut souligner lors de la repose : certaines pierres semblent ancrer dans le mur et en occuper toute l’épaisseur ne laissant apparaître qu’un petit morceau en parement : il s’agit d’une boutisse, une pierre accrochée suivant la longueur du mur. Pourquoi ? Afin de remonter une maçonnerie qui soit robuste, avec des pierres ancrées au cœur du bâti, non uniquement posées en parement, pour redonner aux façades leur solidité d’origine.

Après la pose, viendra le travail de ravalement afin de réaligner le parement des façades, le nettoyage et rejointoiement.

Un grand merci à tous nos partenaires fondateurs et financeurs des travaux !