LE JARDIN DE LA PAIX

DE LA CHARTREUSE DE NEUVILLE

 

L’association Art & Jardins – Hauts de France, et l’association la Chartreuse de Neuville, en partenariat avec les autorités du Westhoek, lancent un appel à projet pour la réalisation d’un Jardin de la Paixhors les murs des bâtiments monastiques.

Il s’agit à travers cet espace paysagé, de rendre hommage à l ‘ensemble des victimes de 14-18, et particulièrement aux 600 réfugiés belges de l’hôpital civil qui décédèrent à la Chartreuse de Neuville sans revoir leur terre natale.

Le jardin de la Paix de la Chartreuse de Neuville s’intègre dans un circuit régional plus vaste de Jardins de la Paix.

Cet itinéraire des Jardins de la Paix consiste à créer dans la région des Hauts-de-France une trentaine de jardins pérennes sur le thème de la paix. Une douzaine ont déjà été réalisés. Ce nouveau circuit mémoriel rend hommage aux innombrables morts tombés sur le sol français de 1914 à 1918 et témoigne du nombre et de la diversité des pays engagés dans ce conflit.

Créés par des paysagistes issus des pays dont les forces militaires ont combattu dans la région, ces jardins artistiques sont tous situés à proximité de lieux de mémoire de la Grande Guerre et des itinéraires du tourisme de mémoire tels qu’Arras (Ecosse), Vimy (Canada), Notre Dame de Lorette (France), Neuville-Saint-Vaast (Tchéquie et Slovaquie) Thiepval (Angleterre et Pays-de-Galles), Peronne (Irlande du Nord et Irlande), Compiègne (France/Allemagne), Le Quesnoy (Nouvelle-Zélande, Portugal, Belgique) ou Craonne sur le Chemin des Dames (Allemagne, Italie, Maroc)…

 

Porté par l’Association Art & jardins – Hauts-de-France, ces réalisations et ce circuit sont en particulier soutenus par la Mission du Centenaire de la Grande Guerre et par la Région des Hauts-de-France.

 

 

 

 

 

RAPPEL HISTORIQUE

 

La Chartreuse de Neuville est un lieu aux vies multiples. Construite pour être un  monastère par l’ordre des Chartreux en 1324, détruite à la Révolution puis reconstruite en 1870, elle est tour à tour imprimerie de l’Ordre des chartreux, sanatorium, phalanstère culturel, hôpital civil de guerre, hospice-asile. Abandonnée au début des années 2000, elle ouvre à nouveau ses portes au public en 2008.

Son architecture et son histoire monastique, artistique et hospitalière européenne évoquent en permanence la relation de l’individu au collectif, la complémentarité des talents et des fragilités de chacun et l’innovation sociétale par l’expérimentation.

 

Le projet concerné par le présent appel aura soin de jeter un éclairage particulier sur la partie de l’histoire de ce lieu comprise entre 1914 et 1919, période durant laquelle la Chartreuse de Neuville fut le plus grand hôpital civil belge d’Europe.

 

En 1915, un cortège de réfugiés chassés de la plaine d’Ypres par l’inondation de l’Yser s’installe à la Chartreuse de Neuville. De plus en plus nombreux, ces victimes du conflit mondial transforment l’ancien monastère en un véritable village.

Le gouvernement belge est représenté en la personne du Directeur Jonlet. La gestion du site est assurée par l’Abbé Plouvier, un aumônier. Auprès de lui se trouvent une centaine d’individus variés et qualifiés qui l’assistent dans cette tâche : les médecins et infirmières du domaine public ou militaire s’assurent de la santé des patients. Des ouvriers se chargent de l’organisation de la vie quotidienne de l’hôpital.

Les bombardements, les décès, les naissances, les communions, … rythment la vie quotidienne. Tous les corps de métiers sont représentés et la Chartreuse fonctionne comme un petit village avec boulanger, sabotier, menuisier, concierge, service des eaux, lingère, épicier… Le plus souvent, les hommes s’occupent de l’entretien des bâtiments et des terres tandis que les femmes sont formées par les religieuses à être de bonnes mèresde familles.

Nous savons que le bâtiment a hébergé durant cette période, de 700 à 1000 personnes chaque année, ce qui représente en moyenne 200 hommes, 300 femmes, 250 enfants et  200 à 300 militaires.

 

 

 

Près de 5000 réfugiés sont passés par la Chartreuse entre 1915 et 1919.
600 personnes y moururent, de maladie ou de blessures.

Ces 600 décédés furent inhumés sur la colline de Neuville-sous-Montreuil, à 500 mètres de la Chartreuse, dans une nécropole aujourd’hui disparue.

 

 

COMMÉMORATION

La Chartreuse de Neuville commémore depuis 2014 cet « hôpital belge » qu’elle fut durant la Première Guerre Mondiale.

 

Dans ce cadre, une exposition de photos, provenant pour la plupart des albums des descendants des réfugiés belges de la Chartreuse de Neuville, a été produite. Une vidéo de 15 minutes, basée sur le journal de Lina Goubau, épouse du chef bactériologiste de l’hôpital, a été réalisée. Un jour de souvenir a été organisé le 24 septembre 2016 au cours duquel une plaque commémorant le cimetière de l’hôpital belge a été apposée. Ce même jour, les familles des descendants ont pu assister à une soirée de commémoration avec concert dans la chapelle illuminée aux bougies.

 

L’année 2019 marquera le centenaire de la fin de l’Hôpital civil belge de la Chartreuse de Neuville : les derniers réfugiés ont quitté Neuville-sous-Montreuil en juin 1919.

Nous souhaitons mettre un point d’orgue à cette période de commémoration en célébrant ce centenaire lors d’une journée publique fin juin 2019 rassemblant les descendants des familles des réfugiés, les autorités belges et françaises et les passionnés de la petite et de la grande Histoire.

Nous souhaitons par ailleurs « incarner » sur le site et de manière pérenne cette partie de l’histoire, en créant un Jardin de la Paix dans le paysage immédiat de la Chartreuse de Neuville, à mi-chemin de la nécropole disparue et du monastère.

Ce petit morceau de paysage, dédié à la Paix et aux exilés belges, serait officiellement inauguré lors de cette journée de commémoration.

 

Nous lançons donc un appel à projet afin de réaliser ce jardin de paix et de mémoire.

 

 

 

CAHIER DES CHARGES

 

Le site

Les espaces choisis pour créer ce jardin sont les contre-allées de l’allée de la Chartreuse, sur les premiers 240 mètres de l’allée.

Ces allées naturelles bordées d’arbres relient le futur parking du Centre Culturel à la petite chapelle Saint Benoît Joseph Labre.

L’allée sud mesure de 4 à 5 mètres de large et peut être utilisée pour la déambulation sur la totalité de sa longueur.

L’allée nord mesure 3 mètres de large et peut être utilisée pour la déambulation sur les premiers 30 mètres en partant du parking.

À l’entrée de l’allée, le promontoir surplombant la chapelle Saint Benoît Joseph Labre offre un point de vue privilégié sur la colline de la nécropole située à 250 mètres à vol d’oiseau.

Le bas-côté sud situé en face du parking peut être utilisé pour créer un point d’explication et d’indication du projet.

 

L’esprit

Ce jardin est un entre-lieu.

Il est géographiquement situé au milieu de l’axe reliant un lieu de vie et un lieu de sépulture.

Il est la synapse entre un monde jadis voué au silence et à la contemplation et le monde fourmillant de la société civile.

Il est une image naturelle du grand cloitre silencieux du monastère et un lieu de passage où se croisent toutes les humanités.

En adéquation avec sa position, son objet est double :

  • Proposer du temps long et projeter dans le monde la force calme et contemplative du monastère permettant d’embrasser la cause de la pacification du monde contemporain.
  • Orienter le regard vers la colline voisine où le chemin de 600 personnes s’arrêta avant de croiser celui de la paix.

 

 

 

 

 

 

Conception et réalisation

Résolument tourné vers l’avenir, ce jardin de paix et de mémoire sera un témoignage de la vitalité de la création artistique et de l’amitié franco-belge.

Le jardin proposé devra prendre en compte la spécificité du site et de ses contraintes techniques. Une visite guidée sur place devra être effectuée par l’équipe sélectionnée.

Ce jardin devra être pensé pérenne. Sa conception doit tenir compte de son évolution dans le temps : le plan de plantations doit s’adapter aux saisons et le choix de plantes nécessitant peu d’entretien doit être privilégié (ex : plantes vivaces et robustes).

Ce jardin de la paix est en particulier réalisé en mémoire des 600 belges décédés à la Chartreuse de Neuville durant la Première Guerre Mondiale. L’évocation des 600 noms fera l’objet d’une réalisation séparée et intégrée au projet final.

Les entreprises locales devront autant que possible être privilégiées.

La mise en place du jardin devra intégrer une phase collaborative avec d’une part le responsable des jardins de la Chartreuse de Neuville et d’autre part les bénévoles jardiniers et les différents groupes de personnes fragilisées ou en insertion régulièrement accueillis dans les jardins par la Chartreuse de Neuville.

 

 

 

 

 

 

 

Conditions et critères d’éligibilité

Cet appel à projet s’adresse aux équipes de paysagistes ou architectes professionnels belges et françaises : l’équipe sera au minimum composée d’une personne de nationalité belge. La présence d’une personne de nationalité française dans l’équipe est facultative mais préférable.

Les candidatures peuvent être individuelles ou collectives.

Lors de la réalisation du jardin, le lauréat s’engage à assurer le suivi sur place de celle-ci.

La Chartreuse de Neuville prendra alors en charge le gîte et le couvert du ou des candidats (3 personnes maximum).

 

Dossier de candidature

Le dossier de candidature est constitué de 2 sous-dossiers :

  • Un dossier « PROJET » présentant le projet de jardin.
  • Un dossier « ADMINISTRATIF » présentant le ou les candidats.

 

Les dossiers de candidature devront être rédigés en français ou en anglais.

Les dossiers de candidature doivent être fournis en format A4.

 

Le dossier de candidature « PROJET » est composé de :

  • Un portfolio des réalisations du ou des candidats
  • Une note d’intention de 2 pages maximum.
  • Des croquis ou esquisses du projet

 

Le dossier de candidature « ADMINISTRATIF » est composé de :

  • Un curriculum vitae de chacun des participants.
  • Une copie du passeport du ou des participants (ou autre papier officiel mentionnant la nationalité).
  • La fiche d’inscription complétée par chacun des participants.

 

Le dossier de candidature doit être envoyé sous format électronique (fichier PDF uniquement) aux 2 adresses suivantes :

p.allindre@lachartreusedeneuville.org

artetjardins.hdf@gmail.com

 

 

 

Calendrier

Date limite du dépôt des dossiers de candidature :20 AVRIL 2019, 23H59

Les résultats de l’appel à projet seront communiqués une semaine au plus tard après réception des dossiers de candidature

L’inauguration du jardin est prévue le 29 JUIN 2019 à 11h

 

Modalités de sélection

Les dossiers de candidatures seront évalués et sélectionnés par un jury composé de personnalités qualifiées : représentants de l’association Arts & Jardins Haut de France, de la province du Westhoek belge, de l’Association la Chartreuse de Neuville, de la commune de Neuville-sous-Montreuil et de l’Architecte des Bâtiments de France.

Le jury fera un choix sur dossier en fonction des critères suivants :

  • Qualité artistique du jardin en lien avec la thématique de « Jardin de la Paix » – 40 %
  • Portfolio – 40 %
  • Faisabilité technique et budgétaire – 20 %

 

 

 

Modalités financières

Le budget de production pour réaliser le jardin est de 34 000 € TTC maximum.

Cette somme comprend toutes les dépenses liées à la réalisation du jardin : les matériaux, les plantes, la main d’œuvre, les frais de restauration, les frais de transport liés à la conception et à la réalisation, le budget particulier. Pour la réalisation des plantations, l’association mettra à disposition en sus de ce budget son équipe de jardiniers.

Le montant directement alloué aux artistes paysagistes est un montant forfaitaire de 8 800 € TTC.

Cette somme intègre les droits d’auteur et les honoraires de conception et de réalisation.